
Versailles, France
Lénine !
demain, des royaumes je nettoie
Maïakovski
la carte. Cerveau d’une classe,
cause d’une classe,
force d’une classe,
gloire d’une classe –
le parti.
Le parti et Lénine – frères jumeaux – lequel le plus
précieux,
pour la mère-histoire ?
Nous disons Lénine,
nous sous-entendons
parti.
Nous disons parti,
nous sous-entendons –
Lénine.
Encore des montagnes
de chefs couronnés, et
de bourgeois,
comme corbeaux en hiver, mais
déjà, l’incendie,
la lave ouvrière,
par le cratère
du parti, surgit des profondeurs
de la terre.
La dictature du prolétariat !
Nous apprendrons
Maïakovski
à chaque cuisinière
à gouverner l’Etat
La guerre, instrument des impérialistes
Alors on pense –
Maïakovski
que les soldats
vont fumer la pipe
et bavarder
à propos des campagnes passées,
pourtant,
cet abattoir universel,
à quelle Poltava,
à quelle Plevna
le comparer ?
L’impérialisme,
dans sa nudité,
le ventre à l’air,
avec ses fausses dents,
dans une mer de sang
jusqu’aux genoux –
engloutit les nations,
à la pointe de la baïonnettes.
Autour de lui,
ses larbins –
les patriotes. –
les Vovas, prêt à tout –
ils s’en lavent leurs mains
de traîtres et ils écrivent :
-travailleurs,
au combat,
jusqu’à
la dernière goutte
de ton sang ! –
La terre –
Une montagne
de ferrailles tordues,
Et l’homme,
au-dessus,
guenilles et désolation.
Au milieu de cette maison de fous,
seul lucide,
Zimmerwald.
De là,
Lénine,
avec une poignée de camarades,
met en place,
au-dessus du monde,
des pensées
plus éclatantes
que tout incendie,
d’une voix
plus forte
que toute canonnade.
Recueillement sur le mausolée :
Le vent
Maïakovski
déversait l’insomnie
sur toute la Terre
qui, renversée,
n’avait plus du tout à penser
que ce cercueil,
dans une petite chambre
glacée de Moscou,
était celui du père et du fils
des révolutions.
C’est la fin,
la fin,
la fin.